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La Légende de Sidonie
La légende de Sidonie
Grand-mère aimait le mercredi.
Ce jour-là, ses petits-enfants nallaient pas à lécole et venaient lui rendre visite.
Assise en tailleur, elle racontait de drôles dhistoires, sous le vieux marronnier du jardin.
Enzo et Lilou, le pouce à la bouche, le doudou sur les genoux, nen perdaient pas une miette
Il fut un temps où les girafes ne ressemblaient guère à celles que nous connaissons aujourdhui. Elles possédaient un cou minuscule et un énorme ventre. Sans cesse affamées, elles dévoraient tout, sans distinction : insectes, miel et cochons sauvages. Elles étaient si grosses quon aurait pu les confondre avec des rhinocéros !
Mais la petite Sidonie était différente de ses compagnes.
La girafette (ce mot nexiste pas !) rêvait daventures extraordinaires. Le nez au vent, elle gambadait dans la savane. Par instants, elle sarrêtait et demandait :
- Qui y a-t-il derrière les nuages ?
Ses surs gloussaient :
- Quelle importance ? Les nuages ne se mangent pas !Les railleries des unes et des autres ne tourmentaient pas Sidonie. Elle continuait de poser des questions, sétonnant de ne recevoir aucune réponse :
- Où va le chemin ? Quy a-t-il plus loin ?
- Tais-toi et va voir ailleurs ! sécrièrent un jour ses surs, excédées.
Sidonie partit donc sur le chemin. Elle alla plus loin et plus loin encore.
La girafette aperçut un arbre gigantesque, un baobab. Et pour la première fois, une terrible faim la tenailla.
Sidonie croqua une des feuilles de larbre : Un régal ! Elle se mit sur la pointe des pattes pour goûter celles des branches supérieures. Puis, comme les jeunes pousses de la cime paraissaient délicieuses, la girafe tordit le cou, sétira pour les atteindre et resta coincée ! Affolée, elle gigota en tous sens, tenta de se dégager. Et plus elle bougeait, plus le piège se resserrait.Ses cris de désespoir alertèrent les animaux des environs.
Papillons, oiseaux, gazelles accourent à son secours. Les uns entreprirent de tirer Sidonie. Les autres poussèrent. Son cou et ses pattes sallongèrent, sallongèrentUn dernier effort et hop !
Sidonie fut enfin libre !
Mais la girafette garda les traces de cette mésaventure. Dincroyables traces
Elle possédait maintenant un cou long et flexible qui lui permettait datteindre la cime des arbres. Un cou à toucher les nuages !
Elle marchait avec élégance grâce à ses longues jambes de ballerine.
Et, comme son nouveau menu ne comportait que des feuilles croquantes et savoureuses, sa silhouette saffina.Quand Sidonie rentra chez elle, ses surs jalousèrent sa taille de guêpe. Elles voulurent lui ressembler et se mirent au régime Bientôt les girafes furent en tous points semblables aux nôtres.
Il devint désormais impossible de confondre girafe et rhinocéros !
Texte de Jocelyne Marque
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Commentaires
Jocelyne Marque
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