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Par MissViviane le 30 Mai 2006 à 11:50
Pourquoi les oignons font pleurer ?
Pourquoi la plus grosse corvée ménagère imaginable est déplucher les oignons ? Et surtout pourquoi sommes-nous pris dune inconsolable tristesse quand nous commençons à les découper ? Comme nous lont enseigné nos professeurs de science de la vie, lil humain est une mécanique formidable, un petit bijou dans son genre. Et comme toute chose merveilleuse et précieuse, il doit être protégé. Ainsi pour fonctionner correctement et être à labri de toute forme dagression comme les poussières ou les produits urticants, de petits canaux ont pour rôle de lhumidifier à laide de larmes. Ces larmes, secrétées par les glandes lacrymales sont régulièrement étalées sur la cornée en une fine pellicule protectrice par laction mécanique des paupières (le clignement de lil).
Cependant, la sécrétion continue des larmes peut être ponctuellement augmentée en réponse à une agression plus importante. Les larmes ont alors le double rôle de calmer une irritation, et de permettre dévacuer le responsable de notre malheur, en loccurrence un grain de pollen, une poussière plus grosse que dhabitude ou un liquide urticant.
Le surplus de liquide est alors évacué par de petits canaux vers le nez. Cest lexistence de ce canal -le canal lacrymo-nasal situé à lintérieur de notre paupière inférieure- qui provoque cette furieuse envie de se moucher lorsque nous pleurons, et accessoirement qui nous permet de ne pas pleurer en permanence. Car si nous pleurons, cest que le surplus de larmes est trop important pour être évacué par ce petit canal, et lil « déborde ».
Mais revenons à nos oignons. Lorsque la lame rencontre loignon pour le découper, elle le fait sans aucune délicatesse, et déchire les cellules de notre pauvre légume. Certaines enzymes de ces cellules, en réaction avec lair vont libérer un composé souffré très volatile : le sulfate dallyle. Proche du composant principal des grenades lacrymogènes, ce sulfate dallyle est agressif pour la cornée, nos yeux commencent alors à nous piquer. Mais le pire reste à venir, car au contact des larmes, ou plus exactement de leau composant les larmes le sulfate dallyle se transforme en un liquide tout aussi urticant. Ainsi plus nos yeux nous piquent, plus nous pleurons. Et plus nous pleurons, plus nos yeux nous piquent et nous pleurons encore plus et ainsi de suite jusquà ce que nous nous décidions à quitter la cuisine, ou le cortège de la manifestation.
En guise de conclusion voici différents secrets de grand-mère pour limiter la « casse oculaire » quand lheure tragique de lépluchage arrive. Beaucoup conseillent de manipuler les oignons sous un filet deau pour limiter le dégagement de ce sulfate dallyle, ou pour ceux qui nont pas peur de ce couper de le faire en aveugle dans un sac en plastique. Un autre conseil plus pratique mais moins efficace est de laisser les oignons au réfrigérateur car une fois refroidies, les cellules libèreront beaucoup moins de ce composé urticant.
Enfin pour ceux qui népluchent leurs oignons que dans labri dun laboratoire de chimie, utilisez donc la hotte aspirante.
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