-
Il ne faut pas toujours tourner la page, il faut parfois la déchirer
(Achille Chavée)
votre commentaire -
La Légende de Persine et Mélusine
Tradition vendéenne"Si vous essayez de voir une fée
En plein jour
En pleine lumière
En plein midi...
Ça marchera pas !
Les fées
On les surprend parfois à laube
Entre deux lumières
Émergeant de la brume
Ou sous la lune pleine"
Elinas, roi dÉcosse, a semé ses suivants au cours dune partie de chasse. Il est maintenant seul, sur son cheval, au beau milieu de la forêt, gouttant à une tranquillité qui lui est assez peu familière. Il finit par déboucher dans une grande clairière au milieu de laquelle se trouve une fontaine. La fée Persine, reine des fées dÉcosse, sy baigne. Elle nentend pas le roi sapprocher, sans doute trompée par les éclats de la chasse qui se perdent dans le lointain. Elle est dabord surprise, puis elle reconnaît le roi qui reste interdit, bras ballants, devant une telle apparition...
Le roi, en un clin dil, des sommets du pouvoir, des cimes de la richesse, tout roi quil est, le roi Elinas dÉcosse tombe... en amour.
La fée est sortie de la fontaine et se tient devant lui, magnifique et élancée, entièrement nue... Et le cur dElinas bat la chamade, galope même !
Le cur du roi se rend à cette femme qui semble si fragile
A cette reine de lautre monde...
- Je mappelle Persine, lui dit la fée. Je suis reine de mon peuple et nos deux destins sont désormais intimement entremêlés. Je sais lire les signes et déchiffrer les curs, sans jamais me tromper... Et cest là mon pouvoir ! Nous allons nous marier, ô roi... Mais avant tu dois me promettre, que jamais tu ne chercheras à me voir du temps de mes couches.
Ainsi parle la fée, et le roi fait le serment attendu.
Les épousailles sont bientôt célébrées et le bonheur règne sur le pays. De leur union naissent trois filles : Mélusine, Mélior et Palestine. Il sont heureux...
Un temps...
Mais le bonheur, ça ne peut que se flétrir. Comme une fleur.
Mataquas, le fils maudit, premier né du roi, dun premier mariage. Mataquas le jaloux, le fourbe... Mataquas pue-la-haine !
- Pourquoi donc, mon noble père, mon puissant roi, pourquoi cet interdit ? Il y a là-dessous, à nen point douter, quelque mystère quon cherche à vous cacher, quelque trahison sur laquelle on ne voudrait pas que vous portiez les yeux, de peur de votre juste courroux. Ne point la voir du temps de ses couches... Vous êtes en votre royaume ! Cest vous qui commandez !
Le roi est noble et fier, alors au tout début, il refuse découter les paroles de son fils. Manquer à sa promesse, il nen est pas question une seule seconde...
Mais deux secondes, déjà, cest bien plus long...
Et les jours
Les mois
Et le venin qui coule intarissable...
Le venin
Qui coule
Intarissable
Le roi est noble et fier, alors il finit par douter. Les démons le tourmentent et lui, seul, il résiste. Mais des démons, on en a toujours à ne plus savoir quen faire...
Elinas, roi dÉcosse, car il est noble et fier, entre dans la chambre où Persine baigne ses trois petites.
Persine pousse un hurlement, et au dessus du bruit des larmes de ses filles, désespérée elle lance à Elinas :
- Tu mas trahie et nos curs se déchirent ! Désormais, et par ta faute, je suis perdue pour toi !
Sans un adieu, ni un dernier regard, elle senvole en fumée avec ses enfants enveloppés dans une serviette rouge. La baignoire est vide, leau sest évaporée, et lon raconte quElinas effondré la remplie de ses larmes.
Persine sen est allée dans lîle enchantée dAvallon. Elle y élève ses filles pendant quinze ans. Et chaque matin, un peu avant le jour, elle conduit Mélusine, Mélior et Palestine au sommet de la montagne Fleurie dEléonos. De là, elles contemplent le lever du soleil sur les rivages dÉcosse que lon devine au loin.
- Voyez, mes filles, cest là que nous aurions dû vivre, heureuses, si votre père navait pas manqué à sa parole. La joie aurait été notre quotidien alors que désormais nous sommes condamnées à cette misérable condition...
Lamertume, la nostalgie hantent le cur de Persine qui ressasse sans arrêt le récit de sa tragique épopée.
Un jour, laînée, Mélusine, réunit ses deux surs en secret pour les entretenir dun plan :
- Pendant ce temps qui est passé, jai bien réfléchi... Tout est la faute dElinas, notre père. Nous sommes maintenant versées dans les sciences magiques... Il serait juste quil paie encore plus durement le tourment dans lequel il nous a plongé.
Il serait juste
Quil paie
Encore plus durement
Le tourment dans lequel il nous a plongé !
Les surs acquiescent ; le roi dÉcosse se retrouve enfermé dans la montagne de Northumberland, que lon appelle encore Brumblerio. A tout jamais...
Enfermé !
Il serait juste
Quil paie
Encore plus durement
Le tourment dans lequel il nous a plongé !
Les enfants sont cruels...
- Misérable filles ! leur dit leur mère quand elle apprend la nouvelle. Qui êtes-vous pour oser juger le destin ? Qui croyez-vous être pour vous substituer à son bras vengeur ? Qui pensiez-vous ainsi châtier ? Vous navez plus votre place sur lîle enchantée dAvallon et nous devons ce jour nous séparer pour ne plus nous revoir.
Elle sadresse alors plus particulièrement à Mélusine :
- Quant à toi, qui est la plus savante, toi par qui tout est arrivé, écoute maintenant quel est ton châtiment. Tu seras désormais, chaque samedi, Serpente du nombril jusquaux pieds. Si jamais tu viens à te marier, ton mari ne devra jamais te voir sous cet aspect ni connaître ton lourd secret. A cette condition tu vivras et mourras comme une femme, sinon tu connaîtras la solitude et les tourments sans fin ! Mais quoiquil en soit tu seras la source dune noble et courageuse descendance qui commettra de hauts faits.
Adieu, ma première fille, et ne reviens jamais...
Les trois surs se sont séparées ; Persine, quant à elle, est restée en Avallon, toute seule avec ses souvenirs et son chagrin.
Mélior deviendra reine des étoiles filantes et Palestine princesse des cygnes blancs. Mais ce sont là dautres histoires...
La jeune Mélusine va par les chemins, elle arrive en terre de France et erre dans les forêts du Poitou. Au fil du temps, son cur sapaise et une belle nuit, elle lit dans les étoiles quelle est désormais capable daimer. Alors, comme le soleil se lève, du plus profond delle jaillit un rire pur et cristallin...
Et le temps passe encore et une belle nuit, elle lit dans les étoiles que désormais elle pourra elle aussi être aimée. Elle se rend alors à la fontaine de Sé, au milieu de la forêt de Colombiers. Là, elle quitte sa robe et entre dans leau claire pour sy baigner au clair de la lune.
Cette même nuit, le jeune Raymondin galope dans la forêt . Droit devant lui, il ne fait rien pour éviter les branchages qui viennent lui déchirer le visage. Il a mal, la douleur le déchire car la fatalité a fait de lui un meurtrier. En effet, lors dun terrible accident de chasse il a ôté la vie à son oncle Aimeri, le comte du Poitou.
Il galope pour oublier.
Si seulement il pouvait oublier !
Il galope sur sa monture hors dhaleine qui laccompagne au bout de la folie...
La chevauchée maudite débouche dans une clairière où soudainement le cheval se met au pas. Raymondin pose pied à terre... et il sapproche de la fontaine, comme hypnotisé.
- Je tattendais, lui dit la fée. Il ny a pas de mots qui puissent te consoler, pas dactes qui puissent revenir contre le temps passé. Cest le destin, nous devons y faire face car cest le lot de toute créature qui pense et qui respire au monde.
Et Raymondin, en un clin dil, des profondeurs de la folie, des abîmes du désespoir, là où lobscurité est si opaque que lon sy prend les pieds et que lon tombe encore plus bas, et que lon se relève pour tomber encore, et bien Raymondin est illuminé... par lamour.
- Il faisait froid, dit-il. Mais cette étrange chaleur tout dun coup... Cest vous ?
- Mais non, cest toi !
- ...
- Je mappelle Mélusine. Je vais taccompagner et nous allons nous marier, Raymondin. Mais avant, tu dois promettre, tu dois me jurer que jamais que tu ne chercheras à me voir le samedi. A cette seule condition nous serons heureux.
Et Raymondin fait le serment attendu.
Mélusine lui conseille de retourner à la cour du nouveau comte du Poitou et de lui dire toute la vérité sur laccident de chasse. Raymondin écoute son conseil, on lui pardonne, et il obtient même pour son mariage le fief de Lusignan.
Peut-être la fée a-t-elle tiré magiquement dans lombre les ficelles du destin en faveur de Raymondin... Quimporte, les premières démonstrations au grand jour de ses pouvoirs sont spectaculaires : la nuit précédent les noces, elle bâtit une chapelle où a lieu la cérémonie et la forteresse de Lusignan dans laquelle le jeune couple sinstalle.
Le bonheur est là, le pays est prospère.
Chaque nuit, Mélusine fait construire des châteaux, des abbayes et des chapelles, au petit peuple de la terre. Gnomes, lutins, farfadets, korrigans, à son service, de quelques pierres et dun peu deau érigent les tours, clochers, dressent vers le ciel édifices et villes entières avant que le soleil ne reprenne sa course. Vouvant, Mervent, les forteresses de Tiffauge, Talmont et Partenay, la tour de Saint-Maixent, les tours de garde de La Rochelle et de Niort, léglise de Saint-Paul-en-Gâtine, et bien dautres... Toutes ont eut le même architecte : Mélusine. Et si un curieux surprend la bâtisseuse au travail, elle sarrête et laisse le chantier en létat. Cest pour cette raison quil manque une fenêtre à Merrigoute ou la dernière pierre de la flèche de léglise de Parthenay.
Personne ne sétonne ! Comme si cétait normal...
Parfois aussi on entend son rire enfantin qui soulage les peines les plus lourdes à porter.
Lamour quelle partage avec Raymondin est sans faille, limpide comme leau de la fontaine de Sé. Elle lui donne dix fils !
Dix enfants bien étranges... Bizarres comme on dit...
Antoine porte à sa joue une griffe de lion, Guion a un il plus haut que lautre, Geoffroy avec sa dent de plus dun pouce, Urian avec un il rouge et lautre pers, Oron aux oreilles phosphorescentes semblables à celles dun chien, Froimond gros nez, Thierry lhomme-singe, Raymond qui est transparent, Armand haut-comme-trois-pommes, et Renon le plus grand mais dont la langue traîne par terre.
La famille est riche, alors on ne pose pas trop de questions...
Mais tout de même
A bien y regarder
Quand on réfléchit un peu
Ça saute aux yeux !
Cest pas normal !
Pas normal...
Combien de Mataquas pourrissent le monde ? Combien de vipères...
Raymondin a un frère, le conte Forez.
- Écoute-moi, mon frère, cest le soucis de ton honneur et de ton renom qui a guidé mes pas. Ton bonheur seul mimporte et tu sais bien que je sacrifierais tout ce qui mappartient pour toi. Écoute-moi, mon frère, on jase en ville. Tes enfants, ta femme qui se cache une fois par semaine... Mest avis quelle pratique le coït, laccorte bougresse, avec le démon !
Raymondin est noble et fier, alors au tout début, il refuse découter les paroles de son frère. Manquer à sa promesse, trahir la confiance, il nen est pas question une seule seconde...
Mais deux secondes...
Le venin, distillé, purifié, corrosif, coule...
On jase en ville...
Tes enfants...
Ta femme...
Laccorte bougresse...
Mest avis quelle pratique le coït !
Raymondin est noble et fier, alors il finit par douter. Sa confiance seffrite. Un samedi, rongé jusquen son cur crépitant, il se rend devant la porte interdite. Avec la pointe de son épée, il en perce le bois et il peut bientôt voir tout ce qui se trouve de lautre coté.
Dans une immense cuve de marbre blanc, sa femme se baigne. Elle peigne ses longs cheveux, nue de la tête jusquau nombril. Dans leau trempe une gigantesque queue de serpent qui claque de temps à autres et projette des éclaboussures jusqu'à la voûte de la chambre.
- Trahison ! hurle Mélusine. Nous sommes, mon amour, tous deux damnés ! Toi parce que tu me perds à tout jamais et moi car je retourne au monde des esprits errants et sans abris !
Et elle disparaît par la fenêtre, comme une tornade, en poussant une longue plainte.
On prétend quelle nabandonna pas ses enfants pour autant, et quelle revint régulièrement la nuit soccuper deux, jusqu'à ce quils fussent en âge de se passer delle. Ils grandirent, et selon la prophétie de Persine, donnèrent naissance à dillustres lignées.
Trois mois avant la mort de Raymondin, qui sétait fait ermite à Montserrat, Mélusine apparut à chacun deux ; vision dune femme tourmentée et gémissante, tournoyant seule en peine dans le ciel. De nos jours, on laperçoit encore lorsquune forteresse de la famille est vendue, ou bien encore lorsquun des héritiers de ses fils est proche du trépas.
Âme damnée, âme perdue, âme en peine...
Mélusine, la fée rieuse, la fée bâtisseuse.
Mélusine la fée amoureuse.
Plus je dirai et plus je mentirai.
Le récit de la fête est déjà la moitié de la fête
Un mot dit à loreille est parfois entendu de loin
On gagne toujours à taire ce quon nest pas obligé de dire
Méfiez-vous des histoires...
votre commentaire -
" Un ami,c'est quelqu'un qui vous connaît et qui vous aime quand même "
H . Lauwick
votre commentaire -
8 mai
1945Fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe
Au lendemain de la capitulation sans condition de l'Allemagne, les chefs d'Etats et de gouvernements alliés, annoncent simultanément sur les radios la cessation officielle des hostilités en Europe. Mais, la fin véritable de la Seconde Guerre mondiale interviendra le 2 septembre suivant, avec la capitulation du Japon après les explosions atomiques de Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août.
votre commentaire -
Liège s'étend sur les deux rives de la Meuse, dans la partie orientale de la Wallonie et on la considère comme la porte Nord de l'Ardenne. Liège, la troisième ville de Belgique, fut une capitale régionale dès le moyen âge. La première mine de charbon de Belgique fut exploitée à Liège, qui demeure un important centre industriel.
La ville regorge de magasins et de cafés. En outre, ses mystérieuses cours intérieures et ses rues étroites médiévales créent une atmosphère calme et romantique. Liège est un centre artistique important qui compte un grand nombre de musées et de galeries d'art. Les uvres du sculpteur du 18ème siècle Jean Delcour sont exposées dans toute la ville.Liège est située au confluent de la Meuse et de l'Ourthe, à 25 kilomètres au sud de Maastricht (Pays-Bas) et à 40 kilomètres à l'ouest d'Aix-la-Chapelle (Aachen) (Allemagne).
Fortement industrialisée (charbonnages, sidérurgie...), Liège était une ville importante économiquement au XIXe siècle mais l'activité a fortement décliné au XXe siècle; de nombreux terrils témoignent encore de l'importante présence de charbonnages. À l'heure actuelle, Liège et sa région jouent la carte de la logistique via son port fluvial, le développement de l'aéroport de Liège-Bierset et l'édification d'une gare TGV dessinée par l'architecte espagnol Santiago Calatrava au pied de la colline de Cointe.
Il y a eu des habitants sur le site de Liège dès la préhistoire (avec des traces trouvées remontant à 200.000 ans avant J.-C.) mais la fondation de la ville en tant que telle date des environs de l'an 700, suite à l'assassinat de l'évêque Lambert qui en fit un important lieu de pèlerinage.
Liège fut capitale de la Principauté de Liège jusqu'en 1795.
La résistance des forts liégeois au début de la grande Guerre en 1914 valut à la ville de recevoir la Légion d'honneur le 7 août 1919. Ce fut la première ville étrangère à la recevoir. La ville a également reçu la Croix de Guerre Italienne en 1923, la Médaille Militaire pour la Bravoure du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes en 1926, et enfin la Croix de Guerre Belge 1940.
votre commentaire